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Par Anne-Laure Le Jan
Publié le 02 septembre 2019 à 11h40
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Le canal de Briare est fermé à la navigation, depuis le lundi 19 août et jusqu’à une date inconnue. Une décision prise par Voies navigables de France (VNF), non sans regret, à cause des conditions météorologiques.
Ouvert à la navigation en 1642, il était destiné à faciliter le commerce fluvial entre la Loire et la Seine.
Géré par VNF, long de 54 km et comportant trente-six écluses, il relie le canal du Loing, depuis le hameau de Buges, à Châtillon-Coligny, à la Loire et au canal latéral à la Loire, à Briare.
Comme l’explique Marc Nicot, responsable VNF du pôle eau-environnement-barrages, pour le secteur, "deux systèmes complémentaires permettent d’apporter de l’eau. D’abord, les quatorze barrages-réservoirs, notamment celui de La Tuilerie à Champoulet et du Bourdon à Saint-Fargeau (Yonne), qui se remplissent avec les pluies hivernales. Ensuite, l’usine élévatoire, à Briare, qui prélève de l’eau en Loire pour la rejeter, plus haut, au niveau du bief de partage des eaux entre la Loire et la Seine."
Cette dernière, qui ne fonctionne habituellement qu’en juillet et août, a démarré son activité dès avril.
L’agent Voies navigables de France précise que "nous surveillons l’état des réserves au quotidien, réalisons des vérifications hebdomadaires et mensuelles. Cette année, vu l’état des réserves, nous rapprochons ces échéances."
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Les réserves sont à sec. "En temps normal, aux alentours de Pâques, elles sont remplies à 100 %, indique Marc Nicot. En 2019, à cause du manque de précipitations durant l’hiver dernier, elles ne l’étaient qu’à 35 %."
Évidemment, les récents épisodes de canicule, qui conduisent à une évaporation conséquente, n’ont pas arrangé les choses.
"Aujourd’hui, le barrage de la Tuilerie contient 276.000 m³ d’eau, contre 1,3 millions à la même époque en 2018, 584.000 m³ en 2017 et 2 millions en 2016, année exceptionnelle."
VNF a donc cherché à économiser en début de saison, en regroupant les bateaux pour passer les écluses et en alertant, en amont, les personnes empruntant le canal, mais ont dû se résigner, le 19 août.
Des zones de stockage de bateaux, "avec un niveau d’eau suffisant", ont été définies, à Briare, Châtillon-Coligny, Montargis et Rogny-les-Sept-Écluses (Yonne).
"Du côté des barrages, nous maintenons un niveau d’eau minimum afin de préserver la faune et la flore", poursuit Marc Nicot.
Impossible, pour le moment, de savoir quand les bateaux pourront, de nouveau, naviguer sur le canal de Briare. D’autant qu’"en général, le mois de septembre est le plus sec de l’année, précise le responsable du pôle eau-environnement-barrages. Et ce n’est pas parce qu’il pleut pendant une semaine que nous pourrons le rouvrir. Avant cela, il faudra que la végétation reprenne ses droits, que les sols puissent se réimbiber d’eau… Nous sommes tributaires de la situation climatique."
"Absolument pas", assure VNF. Sur les trente-cinq agents en charge du canal de Briare, certains s’occupent de la gestion de la ressource hydraulique. "Afin de consommer moins dans le respect des arrêtés préfectoraux liés à la sécheresse, des tâches restent indispensables pour maintenir un minimum d’eau dans les biefs du canal, précise-t-on chez VNF. Cette mission est d’ailleurs de plus en plus essentielle dans un contexte de changement climatique où la ressource se fait moins disponible."
D'autres agents s'attèlent à la maintenance du réseau, comme l’entretien d’ouvrages, du patrimoine bâti, du fauchage des abords du canal, mais aussi du nettoyage et du débroussaillage, "d’autant que les rejets, de branches par exemple, sont conséquents".
Anne-Laure Le Jan
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